Faut-il promener son chien ?

La réponse est oui et encore oui ! Et oui aussi aux chanceux qui possèdent un jardin !

Promenez votre chien le plus souvent possible. Entendons-nous, je ne parle pas ici de promenades" hygiéniques" pour que votre chien soulage sa vessie, mais de promenades en liberté, dans des milieux naturels et variés parcs, forêts, campagne.

Bien entendu, il est important de respecter le potentiel spécifique d'activité physique de votre chien, qui varie, non en fonction de la taille, mais de la race, de l'individu, de son âge et de son état de santé. Il est nécessaire d'adapter la durée et la fréquence des balades par rapport à ces critères.

Inutile, de vous précipiter dans le magasin de sport le plus proche, vous enquérir de la meilleure paire de basket qui soit. Bien qu'admirative de votre courage et consciente de votre bonne volonté, vous mettre au jogging avec votre jeune Labrador à vos cotés attaché au bout d'une laisse, ne représente en fait, que très peu d'intérêt pour lui et pour l'espèce canine en générale.

Que pourrait bien motiver un chien à courir de longues minutes à la même allure, sans s'arrêter, à part la fuite ou la poursuite d'une proie ? Dépenser son énergie ? Méthode exclusivement humaine !!

Mais alors que faire ?

Lui lancer la balle des heures durant ? Pas forcément, car l'important est que votre chien puisse évoluer librement dans des lieux variés et naturels, afin de satisfaire ses besoins éthologiques, d'activité physique, d'activité cognitive et de communication.

Le chien aujourd'hui domestiqué, a conservé dans son répertoire, des comportements instinctifs de prédation. Bien que cet instinct de prédation, dont la séquence comportementale est rarement complète (recherche, poursuite, mise à mort et consommation), ne soit plus déclenchée par la sensation de faim, il n'en reste pas moins que ses besoins de flairage, de pistage et de poursuite restent intacts.

Quelle que soit la race à laquelle il appartient, il dépense en réalité beaucoup plus d'énergie en liberté en milieu naturel en se déplaçant au rythme de ses motivations, car tous ses sens (olfactif, visuel et auditif) sont alors stimulés.

Il peut rechercher, flairer, pister l'odeur laissée par un campagnol ou un lapin qui est passé par là quelque minutes auparavant, adopter des postures spécifiques de chasse.

Il laisse exprimer ses comportements naturels d'exploration et de prédation, mais aussi de communication en s'attardant sur un dépôt urinaire ou fécal. Cette dernière activité, jugée parfois repoussante par certains propriétaires qui tirent sur la laisse au moment le plus intéressant !, entre dans l'éthogramme (répertoire du comportement de l'espèce) du chien, dont la fonction est, outre l'élimination des déchets de l'organisme, un moyen de communication visuelle et olfactive avec ses congénères.

Les dépôts sont riches en information, car les phéromones qui s'en dégagent renseignent sur la reconnaissance de l'individu, son âge, son sexe, sa maturité et réceptivité sexuelle, sa position hiérarchique, son état émotionnel. Après avoir pris connaissance de ces informations, il peut à son tour laisser son empreinte olfactive, parfois sur le dépôt d'un congénère.

En tant qu'animal social, le chien à besoin de communiquer et d'entrer en interaction avec ses congénères, là encore les rencontres sont à privilégier en liberté afin de faire connaissance sans l'entrave de la laisse, en se flairant puis en adoptant les postures et mimiques adaptées suivant la situation, s'ajuster, apaiser, se soumettre, remettre en place ou encore faire un appel au jeu et se lancer dans des courses poursuite, sauts et autres galipettes...

Bien sûr, il ne s'agit pas de suivre votre chien durant une heure en vous ennuyant, partagez ce moment avec lui. C'est l'occasion de jouer un peu avec lui et surtout prenez le temps de l'observer. Savourez le plaisir de le voir s'ébattre, flairer, humer et gouter l'air, sortir d'un fourré la langue pendante et les yeux écarquillés, adopter de drôles de postures, être extrêmement concentré, ou s'offrir une bonne séance de jeu avec un bon copain...

Permettre au chien d'exercer une activité physique et cognitive quotidienne "qui a un intérêt d'un point de vue canin", c'est respecter le chien en tant qu'individu d'une espèce différente, s'adapter à ses besoins et se soucier de son bien-être. Ceci peut éviter de nombreux troubles et comportements gênants générés par l'ennui, la frustration, le stress... !!

Précautions : Je tiens à préciser qu'il est important de prendre quelques précautions avec les chiots avant la primo vaccination et après jusqu'au vaccin de rappel.

Les chiots possèdent des anticorps dont la durée de vie est de 5 à 12 semaines. Ces anticorps sont transmis par la mère, par le colostrum (qui est le lait sécrété par la mère dans les premiers jours après la mise bas). Il faut pour cela que celle-ci soit bien à jour de ses vaccins et que les premières tétées aient eu lieu très rapidement dans les premières heures, (car les anticorps contenus dans ce lait, n'ont que quelques heures pour passer la barrière intestinale et les cellules de l'intestin, lesquels sont perméables durant 12 à 18 heures pour laisser passer ces molécules. Passé ce délai, les anticorps ne pourront plus passer la barrière intestinale et seront digérés).

En règle générale la primo vaccination a lieu vers 8-9 semaines et la vaccination de rappel vers 12-13 semaines, mais il est nécessaire malgré tout de sortir votre chiot, car c'est une période importante pour sa socialisation. Il est crucial de le familiariser à son environnement, voitures, motos, bruits urbains, agitation, rencontre de congénères, de personnes, etc. afin d'éviter qu'il n'éprouve des peurs voir des phobies par la suite.

Cependant, quelques précautions d'hygiène sont à prendre, telles que :

Éviter les endroits à risques, surchargés par les déjections canines (parcs à chiens, lieux très fréquentés pour les promenades hygiéniques), éviter les contacts avec des chiens errants ou non vaccinés, éviter les endroits à forte concentration canine, les chenils, animaleries, clubs canins, ne pas le laisser renifler les déjections fécales et urinaires des autres animaux, ne pas laisser votre chiot boire dans les flaques d'eau et eaux stagnantes, éviter de le laisser se faire manipuler par trop de personnes étrangères et vous-même lavez-vous régulièrement les mains, surtout en venant de l'extérieur.

Plusieurs idées reçues concernant nos amis à quatre pattes et sur divers comportements à adopter envers eux, circulent depuis des décennies. Malheureusement, ces idées et conseils pourtant révolus se transmettent toujours depuis des générations comme des recettes de grand-mère. En voici quelques-unes auxquelles tordre le cou !

Lors de l'apprentissage de la propreté, en cas d'accident à la maison, lui mettre le nez dedans pour qu'il comprenne que ce n'est pas bien, qu'il ne doit pas faire à l'intérieur.
NON ! Contraindre votre chiot à mettre le museau dans son urine n'a rien de répugnant pour lui. Cet acte, il le pratique délibérément chaque jour sur les dépôts de ses congénères. À maturité sexuelle, il peut même lécher l'urine d'une femelle en chaleur.
En revanche, la manière dont est effectué cet acte, qui s'en suit bien souvent d'une bonne tape sur l'arrière-train, est violente et anti-pédagogique.
Bien qu'il ne comprenne pas pourquoi, votre chiot perçoit votre colère ! Alors qu'apprend-il ?
À avoir peur de vous, se retenir en votre présence par crainte de votre réaction, mais ne lui apprend pas où il doit faire !

Pour obtenir un chien obéissant, il faut le dominer.
NON ! Cela n'a aucun sens d'établir un rapport hiérarchique avec son chien, d'une part nos chiens domestiqués sont captifs et s'en remettent à nous, pour la nourriture, la reproduction, les interactions, etc. Ils ne disposent d'aucunes libertés.
Et surtout comment pourrait-il avoir une hiérarchie, dominant / dominé entre deux espèces différentes, qui n'ont pas le même mode de communication, de fonctionnement social, de pensée et de perception de l'environnement.
Pour obtenir obéissance de la part de votre chien, il est préférable d'instaurer une relation de confiance en se comportant en" leader ou meneur", être celui qui gère, qui fait preuve d'autorité, de cohérence et de maîtrise émotionnelle en gardant son calme en toute circonstance, mais jamais en pratiquant l'autoritarisme et la violence.

Pour qu'un chiot comprenne qui est le chef, il faut l'attraper par le cou et le secouer fermement.
NON ! C'est un acte de violence qui n'apprend rien à votre chiot, sauf que vous n'êtes pas quelqu'un de fiable. Il retiendra de votre attitude qu'il doit se méfier et avoir peur de vous.

Pour dominer son chien, il faut le plaquer au sol et le maintenir, en lui appuyant fermement sur la gorge.
NON ! Encore un acte de violence qui n'apportera rien de positif dans votre relation. Il en résultera de la crainte de la part de votre chien, sans sous estimer le risque de réaction agressive provoquée par la peur d'un tel acte, ce qui serait bien légitime.
Vous l'avez compris cela n'a aucun sens de vouloir dominer son chien, il ne vous prendra jamais pour son Alpha. D'autant, qu'à l'état sauvage ou entre congénères (donc de la même espèce), le dominant n'est pas celui qui use de la violence pour s'imposer et se faire respecter.
Bien au contraire, il fait preuve de calme et d'assurance. Un chien qui a un statut de dominant ne soumet pas l'autre par la contrainte. Son statut de dominant reconnu, l'autre adopte des attitudes de soumission de son plein gré.

Pour qu'un chien comprenne qui est le chef, mettre la main dans sa gamelle ou lui retirer pendant qu'il mange et lui redonner.
NON ! De tels agissements n'ont pas leurs places dans les codes canins. De telles pratiques n'ont jamais existé entre chiens.
Là encore, c'est de l'autoritarisme, vous risquez de perdre la confiance de votre compagnon et de déclencher des comportements de protection de sa nourriture si celle-ci est importante pour lui.
Votre chien doit pouvoir prendre ses repas dans un endroit calme sans être dérangé. Vous pouvez à l'occasion avoir besoin de reprendre sa gamelle pour y ajouter un comprimé que vous avez oublié par exemple, dans ce cas, il est préférable de lui demander de se reculer, le récompenser et le féliciter.

Mon chien a fait une "bêtise" : il sait qu'il a mal fait, parce qu'il a l'air tout penaud et parfois se cache quand je rentre.
NON ! La notion de bêtise n'a pas sa place dans le mode de pensée canin. Si votre chien fait des "bêtises" en votre absence, c'est qu'il exprime un inconfort, de l'ennui, du stress, de la frustration ou même une détresse.

Si votre chien semble penaud quand vous rentrez, c'est uniquement parce qu'il perçoit votre colère ou votre inquiétude de retrouver des dégâts dans votre appartement.
Enfin, s'il s'est fait grondé à plusieurs reprises lors de votre retour, il finit par associer "retour de mon maître = colère = peur ou moment désagréable".

Il peut arriver que votre chien fasse "des bêtises" aussi en votre présence, cela peut-être pour attirer votre attention et modifier votre comportement.
Il est préférable, si votre chien fait systématiquement "des bêtises" pendant vos absences et parfois même en votre présence, de faire appel à un comportementaliste, qui pourra vous aider à déterminer la cause de ce comportement et vous proposer des solutions adaptées.

Attention, pour les chiots l'exploration buccale pour découvrir leur environnement est un comportement normal. Veillez à mettre hors de portée vos objets fragiles pendant quelques temps, et proposez lui des objets divers et variés en formes et matières différentes.

Mon chien se venge pendant mes absences, car il détruit ou est malpropre.
NON ! La vengeance n'est pas un sentiment canin. Lorsqu'un chien détruit ou est malpropre pendant l'absence de ses maîtres, cela signifie qu'il a du mal à gérer la situation et tente de s'apaiser par les moyens qu'il possède.
Cela peut-être causé par de l'ennui, de la frustration, de l'anxiété ou bien un réel sentiment de détresse. Il est préférable dans ce genre de situation de se faire aider par un professionnel qui déterminera la cause et vous apportera les solutions adaptées.

Mieux vaut ne pas donner de viande crue au chien, au risque de lui donner le goût du sang et le rendre agressif.
NON ! Le chien est un carnivore, il possède une dentition et un système digestif adapté à ce type d'alimentation.
Avant la commercialisation des croquettes, les chiens étaient nourrit de viande crue, de restes de tables et parfois de charognes à la croisée des chemins.
Certains propriétaires aujourd'hui se rapprochent d'un type d'alimentation naturelle et nourrissent leurs compagnons à base de viande crue et d'os charnus (Barf). Aucun de ces chiens ne s'est métamorphosé en bête sauvage et sanguinaire.
La seule précaution à prendre parfois au début est d'être vigilant, si vous possédez plusieurs chiens. Cette nourriture de choix peut occasionner de la concurrence entre eux, s'ils ne sont pas habitués à en recevoir.
De même, le chien peut se montrer plus protecteur que pour ses croquettes, et émettre quelques grognements si on s'approche d'un peu trop près. Cependant, si vous avez instauré une relation de confiance, cela se calmera rapidement puisque vous n'êtes pas un concurrent.